Un trésorier nous partage sa vision des enjeux autour des prévisions de trésorerie : quels besoins ? Quels outils pour y répondre ? Comment les équipes doivent-elles s’organiser pour mieux gérer le cash ?
Interview de Marc Constantini, Trésorier d’entreprise
» Nous sommes dans une période cruciale dans laquelle le Cash Controlling va trouver une vocation très forte. Aujourd’hui, les aides d’état renouvelées pour faire face à la crise ne concernent quasiment que le cash. Le cash, qui était déjà le nerf de la guerre, comme on le dit souvent « Cash is King », le devient encore plus.
Avec la crise que nous sommes en train de vivre, l’anticipation du cash est devenue primordiale. Quand on veut passer d’un outil de contrôle de gestion à un outil de trésorerie, il y a des problématiques de volumétrie et de fréquence. On commence alors à regarder quels outils peuvent aider et sur quelle logique on peut travailler.
La notion du temps et de l’action est complètement différente entre un contrôleur et un trésorier. Le contrôleur de gestion va raisonner sur des fins de mois, sur des budgets à l’année, avec des données beaucoup plus macro.
Le trésorier va être sur une notion à la semaine, avec des dates d’échéance et des précisions qui ne vont pas être les mêmes. Le niveau de granularité entre les deux métiers est vraiment différent. Il faut fournir des données dignes d’un contrôleur de gestion quand on fait de la trésorerie.
C’est pour cela qu’il y a des quelques années, ont été créés des postes de cash controlling. C’est une synthèse entre un mouvement de fond qui existe dans la trésorerie, où il faut sortir des données sur des délais courts, avec du volume important et une variété dans les sources qui est toujours plus large.
L’exigence que cela génère va nous obliger à trouver des outils qui vont être capables de trouver du volume et de la robustesse. Lire aussi : Contrôleurs et trésoriers, ensemble face à la crise ?
Il y a 4 sources d’information pour construire un prévisionnel de trésorerie : les outils de trésorerie, la comptabilité, les informations du contrôle de gestion. Ces dernières sont plus vagues, moins précises. On va devoir travailler plus en profondeur la donnée. Le quatrième élément sont les ajustements. En période de crise, ceux-ci sont nombreux. Quand un client n’a pas encore payé, on ne paye pas les fournisseurs. Il faut donc ajuster toutes les semaines toutes les prévisions et tirer des écarts.
On attend que les outils puissent remonter de la donnée fiable. Est-ce que la donnée en elle-même est juste ? Est-ce que les systèmes d’information remontent l’information juste, en temps et en heure ? L’outil doit également être capable de traiter du volume. Le trésorier met 2 jours à faire une prévision. C’est 40% de son temps, ce qui est énorme. Il faut donc trouver des solutions. Il faut des outils solides, capables de traiter la donnée et faire des ajustements. On doit pouvoir créer des bases, que l’on peut agrémenter et personnaliser autant que l’on en a besoin. Quand il y a des sujets de fusions, de spin off, de rachats de sociétés…Il faut un outil évolutif. En effet, s’il faut changer d’outil à chaque fois qu’il y a un changement de périmètre dans une société, on finit par changer d’outil tous les ans.
IBM Planning Analytics correspond aux enjeux des prévisions de trésorerie parce que c’est un outil robuste, qui traite de la donnée. Pour les TPE, petites entreprises entre 5 et 100 millions de chiffre d’affaires, on ne va peut-être pas y trouver une vocation énorme. En revanche, à partir de 100 millions pour des sociétés multi-sites, multi-usines, avec des filiales, une organisation complexe, c’est un outil qui trouvera complètement une vocation. Tout le monde va pouvoir travailler ensemble sous forme de plateforme collaborative, avec un traçage de l’audit (possibilité de savoir qui a fait quoi, à quel moment). Ce qui veut aussi dire de la fiabilité, de la régularité, de la sécurité, une sécurisation des process et de la data. Tous ces éléments vont permettre aux trésoriers et cash controllers de pouvoir fournir une information fiable, en temps et en heure.
Pour simplifier la vie du trésorier, des outils capables de chercher de la donnée et la récurrence de cette donnée, l’aideraient beaucoup. L’Intelligence Artificielle détecte les informations qui vont se répéter toutes les semaines. Elle est capable d’aller chercher cette information et de comprendre pourquoi elle se répète. Elle peut reprendre le modèle et le répéter. Le cash controller n’aura pas à retraiter l’information. Il va ainsi gagner du temps et de la fiabilité. Cette information va être canalisée, repérée. Il va pouvoir passer à la phase d’analyse et aux ajustements. C’est un gain considérable en termes de quantité de travail et donc de coûts pour une entreprise, car on pourra l’orienter sur d’autres choses.
Vous connaissez l’expression informatique « garbage in, garbage out ». Si on ne rentre pas une bonne donnée, on ne pourra jamais obtenir une bonne information. Ce n’est pas l’outil informatique qui joue mais la capacité de l’organisation interne à processer son environnement. Mettre des outils de contrôle interne, organiser le flux d’informations, avoir un bon degré de responsabilités et d’autonomie des équipes. L’outil informatique ne sera que le reflet de ce que l’on est capable de faire. Il faut donc un outil capable de se construire en même temps que l’évolution de l’entreprise.
Il arrive régulièrement que deux personnes fassent le même travail sur une tâche précise. Pourquoi ? Parce que l’on a empilé les dossiers, les tableaux Excel, et les gens n’ont pas communiqué. La mise en place d’un système d’information permet de remettre tout le monde autour d’une table. C’est l’occasion de réécrire les process, les procédures, de définir les tâches et l’environnement de travail de chacun. »
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